ÉDITO
La bataille livrée dignement par la filière du morbier est riche d’enseignements. Elle démontre qu’un petit trait peut faire la différence… à condition que cette différence soit elle-même protégée. Durant dix ans, les fromagers comtois ont défendu leur position face à une justice limitée dans son expertise, qui a dû se contredire plusieurs fois, condamnant au passage le plaignant pour procédure abusive, avant de reconnaître la légitimité de sa démarche et sortir du ring les imitateurs.
Sans cette obstination, sans cette détermination, le morbier aurait pu disparaître… d’un trait ! Dans le même temps, on voit bien que le débat autour des IGP et autres marques territoriales qui fixent d’importants modèles économiques autour d’elles, risque d’être animé dans les années à venir. Ce que rappelle une autre affaire en cours autour de la volaille de Bresse, qui concerne la Bourgogne-Franche-Comté dans son ensemble. Les élus et les acteurs économiques du territoire sont, à juste titre, vent debout face à la menace que fait peser l’Europe sur un poulet que le monde entier nous envie.
L’Europe veut revoir à la baisse l’étiquetage sur les modes d’élevage, dans un projet normatif qui, sous prétexte de simplifier la vie du consommateur, risque de tuer l’exception culturelle et gustative de la toute première volaille reconnue d’appellation d’origine contrôlée dans l’histoire de la gastronomie française. Le centralisme a autant de vertus que d’effets pervers. Il prétend harmoniser et faciliter la réglementation pour le plus grand nombre, tout en la rendant parfois dangereuse pour les produits d’exception. Face à la normalisation, il y a donc péril en la demeure. À nous d’être plus que jamais vigilant, sans se plaindre de son sort, avec méthode et patience. La filière du morbier a montré l’exemple.
SOMMAIRE
Bernard Clavel
Le célèbre écrivain jurassien, qui aurait eu 100 ans cette année, maniait aussi le pinceau avec talent. La preuve en trois images.
Nozeroy
La petite cité médiévale jurassienne ne manque ni de charme ni de caractère. Entre patrimoine, fruitières à comté et ski de fond, il fait bon vivre sur le « plateau ».
Prémanon
Le Centre national de ski nordique et de moyenne montagne assure la préparation des sportifs de haut niveau. Plongée dans les coulisses de cette fabrique de champions et du stade nordique des Tuffes qu’elle exploite.
Inimitable morbier
Après dix ans de procédure, l’AOP Morbier a gagné sa bataille contre une copie auvergnate : elle seule pourra désormais revendiquer sa fameuse raie noire cendrée. Cette décision fera école à l’échelle européenne et replace le véritable morbier au centre du plateau. Décryptage de la ferme à la fruitière...
Cité du temps
Depuis plus de deux siècles, Besançon s’est affirmée comme la capitale française de l’horlogerie. Après la crise des années 1970-1980, l’agglomération a su réinventer son savoir-faire pour conserver un temps d’avance.
Saint-Claude
sur les rails
André Terrapon et Jean Cuynet, deux ferrovipathes patentés, ont reconstitué dans les moindres détails et au 1/87e la gare de Saint-Claude, qui fut autrefois la principale porte d’entrée vers les industries du Haut-Jura.
Robert Schad en "dix par dix"
L’artiste allemand basé en Haute-Saône expose 62 de ses monumentales sculptures en barres d’acier dans 33 sites de Bourgogne-Franche- Comté. Il nous ouvre les portes de son atelier à Larians.
La madeleine Proust
40 ans après avoir créé cette célèbre paysanne franc-comtoise, Lola Sémonin revient sur les liens qui l’attachent à son personnage fétiche.
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LA RÉDACTION