L’Homme et la Nature ont un rapport fusionnel. La Franche-Comté en offre l’éclatante démonstration. Ce road movie savoureux proposé par Cœur de Comtois est fusionnel. Bien avant l’objectif de vous faire saliver, il est un hymne à l'instinct de survie, au contexte de nécessité qui, jadis, composait le repas. Pour manger, on allait chercher sous ses pieds ou sur les branches des arbres de quoi manger. C’est aussi simple que ça.

 

Le monde d’aujourd’hui remet la Madeleine de Proust au goût du jour, avec un volet pratique cette fois-ci. Une nouvelle génération s’implique. Elle réveille le coucou et l'absinthe, ressuscite le jambon de Luxeuil, révèle en surface les subtilités de l’omble d’Alis pendant que d’autres détectives du terroir, plus expérimentés, mettent au jour les morilles et sortent de l’oubli de fabuleuses recettes de grand-mère. En toute circonstance, c’est bien ce rapport originel et sensuel à la nature qui fait foi. La fusion est verticale, elle vient de là, elle vient du terroir.

 

Et nous pendant ce temps-là ? Cœur de Comtois s’installe gentiment, sans faire trop de bruit, dans le paysage qui est le sien. Ni trop vite, ni trop lentement. Parmi les vents que nous subissons de face, comme tous les éditeurs, il y a celui de la flambée des prix du papier. Insolente. Injuste. Mais elle nous rend déjà plus fort dans notre idée de consolider notre présence dans les mois à venir. L’abandon est pour nous contre nature et notre rapport au lecteur est lui aussi fusionnel. Nous comptons sur votre soutien dans les kiosques ou par abonnement.