ÉDITO
EN 2021, LA VACHE se marre toujours comme une baleine. La centenaire qui rit est un « fameuh » symbole de l’émergence industrielle de l’agroalimentaire du début du XXe siècle. Les hurluberlus qui pensent que la dimension patrimoniale n’appartient qu’au monde artisanal ont tout faux. Le trait mythique de Benjamin Rabier, qui fut aussi l’auteur génial du canard Gédéon, l’a rendue éternelle et sentimentalement rattachée à Lons. Tel est le pouvoir de l’artiste.
Chaque génération a ses madeleines de Proust visuelles et audiovisuelles. Ribouldingue et Filochards pour les nostalgiques des Pieds nickelés, Dorothée chantant avec Corbier en salopette pour les téléphages du mercredi, le panda géant du WWF pour les défenseurs de la nature, Tintin sur la lune pour les amateurs de grands voyages, etc. Mais La Vache qui rit reste au-dessus du lot. Elle est ce triangle qu’on déshabille pour un quatre heures avec les copains ou un repas tiré du sac. Elle est cette texture lisse et onctueuse, ce léger goût de fromage fondu aussi immuable qu’imperturbable, qui unit la planète entière toutes générations (con)fondues.
100 ans et toutes ses dents, qu’on ne distingue pas vraiment d’ailleurs. La belle rouge célèbre son anniversaire sur tous les fronts, malgré la crise sanitaire. Sa grande cyclosportive est parrainée par Laurent Jalabert alias Jaja, autre monument populaire français. Certes, nous ne parlons pas d’elle dans ce deuxième numéro de Coeur de Comtois. À quoi bon ? Un édito n’est pas toujours fait pour annoncer ce que l’on trouvera dans les pages qui suivent. Laissons cela au sommaire, bien rempli en l’occurrence.
C’était juste une vache d’envie de saluer une héroïne malgré elle, un symbole insolite de la Franche-Comté, qu’on ne mettra jamais dans la catégorie gastronomie mais qui, pourtant, fait la fierté des gastronomes en culotte courte et des Francs-Comtois. Quand elle élève l’esprit comme le vent soulève un cerf-volant, cette pâte hautement industrielle trouve même place dans les plats de chefs étoilés qu’elle a inspirés.
Coeur de Comtois c’est un peu ça, un magazine piquant comme un cactus, une clé de lecture du patrimoine qui sort des sentiers battus, ne s’enferme pas dans les postures psychorigides de l’art de vivre en Franche-Comté.
Lisez, savourez et vous verrez.
SOMMAIRE
VOSGES SAÔNOISES
La vie quotidienne au début du
XXe siècle vue à travers les
clichés incroyablement vivants
de Charles Cardot et Henry-
Arthur Poirot.
MAISON PASTEUR
La demeure arboisienne de
l'inventeur du vaccin est un
des 18 sites patrimoniaux qui
vont bénéficier du soutien de
la Mission Bern 2021.
Dossier
LA HAUTE-SAÔNE DE VINCENT FERNIOT
FOUGEROLLES
les coulisses des Grandes
Distilleries Peureux à Fougerolles, producteur d’eau-de-vie de fruits, de cerises en particulier.
MARNAY
Autres cerises, de café cette fois, avec Vincent Ballot, Meilleur ouvrier de France torréfacteur, qui nous
ouvre les portes de la Grange.
Dossier CITADELLE DE BESANÇON
INTERVIEW
Le directeur de la Citadelle, Alexandre Arnodo, livre ses pistes de réflexion
quant à l’évolution du premier site touristique du Doubs, entre vieilles pierres, musées et parc animalier.
VAUBAN
Qui mieux qu’un Vauban réincarné par la grâce d’un comédien pour découvrir l'imprenable forteresse ?
MÉMOIRE
D'anciennes fresques peintes évoquent le sort des 6 500 prisonniers allemands détenus à la fin de la Seconde Guerre mondiale
dans les murs de la citadelle.
MUSÉUM
L'établissement assume sa fonction de recherche et participe
activement à des projets
internationaux d'études de la biodiversité.
SAVAGNIN
À Saint-Germain-les-Arlay, le domaine de Sainte Marie, symbole du renouveau viticole et chantre du savagnin, fait déjà partie du patrimoine jurassien.
MONTRE D'ART
À Besançon, Xavier Rousset s’est lancé dans la création de montres de luxe qui portent en elles des chef-d'oeuvres d'artisans d'art.
CONFIDENCES
Des amoureux de leur territoire partagent des suggestions de balades,
expériences et bonnes adresses un peu partout en Bourgogne-Franche-Comté.
CHER LECTEUR, CHÈRE LECTRICE, AMIS ABONNÉS,
Cœur de Comtois retravaille sa production en 2024 et suspend son offre d'abonnement afin de revenir plus fort.
Son calendrier de parution s'en trouvera sensiblement modifié. Nous nous assurerons cependant que chaque abonné(e) recevra bien les numéros qui lui sont dûs.
Dès 2024, paraitra un hors-série « Génies de l'industrie » entre Franche-Comté et Bourgogne.
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LA RÉDACTION